« Marquise de Sévigné, une légende du chocolat de luxe »
Madame de Sévigné, épistolière réputée du 17ème siècle fut la première à vanter les mérites du chocolat dans les célèbres lettres adressées à sa fille. Figure souriante d’une époque où l’art de vivre était la préoccupation majeure de la société, elle incarne la quête permanente de raffinement, de délicatesse des spécialités chocolatées françaises dont elle sera la parfaite ambassadrice dans le monde entier.
La passion d’un jeune couple au XIXe siècle
Un jeune couple originaire de Royat en Auvergne, plein d’énergie et de sagacité rachète en 1892 une minuscule fabrique locale « Chocolaterie de Royat ». Monsieur et Madame Rouzaud ont pour ambition de produire un chocolat de grande qualité et de créer une industrie française d’excellence qui véhicule une image valorisante de leur région.
Malgré quelques difficultés au début de l’activité pour vendre leurs produits, pourtant de qualité, le couple de chocolatiers ne se décourage pas. Monsieur Rouzaud a même l’idée novatrice pour l’époque d’éditer un catalogue joliment mis en page qu’il distribue à tous les épiciers de la région et des régions environnantes. Cela reste difficile de faire sa place et de s’imposer face aux nombreuses marques déjà bien implantées !
La naissance d’une marque, véritable légende du luxe
La marque de chocolat Marquise de Sévigné voit le jour en 1898. Cette année-là, Madame Rouzaud ouvre une boutique d’été à Vichy pendant sa cure. Au théâtre, lors d’une représentation de Cyrano de Bergerac, Madame Rouzaud veut témoigner son admiration à Edmond Rostand qui loge au Pavillon Sévigné : « Voilà un nom qui ferait bien sur les bonbons ». De cette adjonction de littérature et de confiserie jaillit une enseigne, un style puis un grand succès.
Marie, La Marquise de Sévigné devient la digne inspiratrice d’un couple de chocolatiers et l’égérie d’une marque de chocolats d’excellence.
Au début des années 1900 la marque s’implante dans les grands centres urbains, où elle devient très vite à la mode, mais aussi sur les lieux de villégiature d’une clientèle choisie.
Le bouche à oreille fonctionne, la demande s’amplifie, et, l’entreprise connaît un développement éclair. Onze magasins ouvrent dans différentes régions de France dont 2 à Paris en 1906, en plein cœur de la Belle Époque, celle de l’insouciance et de toutes les élégances. Après ses théâtres, ses couturiers et ses restaurants à la mode, Paris a désormais ses boutiques de chocolat « A la marquise de Sévigné », aux devantures somptueuses qui séduisent une clientèle nombreuse, cosmopolite et triée sur le volet. Moins de 10 ans après la création de la marque, le tout-Paris est là en quête de lieux élégants.
L’expansion se poursuit à Paris avec l’ouverture de plusieurs boutiques où l’on retrouve la même qualité d’accueil, la même recherche dans la présentation et le décor. S’en suivra ensuite un rayonnement mondial avec la création de points de vente dans différents pays.
Auguste Rouzaud, en chef d’entreprise responsable devient un expert des grands crus de cacao du monde entier et n’achète que le meilleur des fèves aromatiques en provenance du Venezuela, d’Equateur ou du Brésil. Il innove en réalisant les mélanges les plus subtils.
Pendant que Monsieur Rouzaud affine ses recettes et met au point des chocolats aux saveurs très fines, les talents de Madame Rouzaud s’expriment dans l’élégance de leur présentation.
Selon elle, un produit raffiné se doit d’être présenté avec art. Elle imagine alors ses premières boîtes comme de véritables écrins.
Dès les premières années, les moindres détails la passionnent. Elle parvient à marier fantaisies modernes et culte du grand siècle. Aucune matière n’est trop belle ou précieuse : bois exotique, porcelaine fine, cuir, étain ou or, se déclinent en mille écrins de chocolats.
Certains auteurs littéraires de renom parrainent de charmants modèles représentant des scènes de vie de l’époque.
Ces boîtes de chocolats très raffinées sont longtemps restées les symboles du cadeau, du plaisir d’offrir.
Dès la fin des années 1960, les époux Rouzaud réussissent à instaurer des habitudes gourmandes tout au long de l’année chez les nouveaux consommateurs.